Bonjour à tous,
Voici un texte rédigé par le réseau des AMAP sur la situation des élevages en Midi-Pyrénées.
Catherine Lopez
Voici un texte rédigé par le réseau des AMAP sur la situation des élevages en Midi-Pyrénées.
Catherine Lopez
ACTUALITÉ ELEVAGE
Actuellement arrivent au réseau de très nombreuses demandes de constitution d'Amap émanant de producteurs, demandes qui sont autant d'appels aux secours. En effet, la situation des petits producteurs est de plus en plus difficile, voire critique. La volonté politique déjà ancienne de voir disparaître les petits paysans au profit des « exploitants agricoles » et de leurs grandes superficies cultivées intensivement et chimiquement se fait de plus en plus criante. Beaucoup éleveurs connaissent une situation catastrophique. On ne compte plus les ventes de troupeaux et les arrêts d'exploitation. La fièvre catarrhale qui a sévi largement dans la région, a décimé des troupeaux d'ovins et a rendus malades ovins et bovins dans de trés nombreux élevages.. Une des conséquences connues ( http://www.oie.int/fr/fr_index.htm) de la maladie consiste en des anomalies de la reproduction autant pour les ovins que les bovins. On constate en effet dans maints troupeaux qu'il n'y a quasiment pas de naissances (Fabienne Lauffer, productrice d'agneaux en Ariège n'a eu aucune naissance à ce jour), beaucoup de vaches sont vides, il y a parfois une suspicion de stérilité des mâles. Lorsque des veaux naissent, ils sont parfois malformés et doivent être abattus. Les vétérinaires en perdent leur latin et nul n'est capable de dire si ces problèmes sont des conséquences de la maladie ou de la vaccination qui a été faite dans l'urgence, ou autre ? C'est sans doute cette maladie qui a déjà amené un de nos producteurs en AMAP de fromage de vache à déposer le bilan de sa ferme suite à des avortements répétés de ses vaches. Autre problème affectant les éleveurs : les abattoirs. Chacun de nous sait que Toulouse n'a plus d'abattoirs. Les Toulousains ne sont pourtant pas tous végétariens, et tous ne veulent pas manger la viande majoritairement élevée industriellement qui transite par les abattoirs privés des centrales de distribution. Les petits éleveurs locaux n'ont comme possibilité que des abattoirs publics ou coopératifs pour abattre les bêtes qu'ils vendent en direct, entre autre en AMAP. Il y a encore quelques abattoirs de ce type, proches des lieux de production (Pamiers et Saint-Gaudens en particulier) qui assurent pour le moment ce service. Mais la règlementation exige qu'ils soient aux normes. Cela peut paraître normal. Mais les-dites normes sont sans cesse "mises à jour" sans raison valable, puisque les règles d'hygiène sont déjà respectées. Le résultat de cette politique est que les petits abattoirs n'arrivent pas à suivre les mises aux normes successives, seuls les plus gros peuvent rester dans cette course à la norme. Ainsi l'abattoir de Pamiers est actuellement en très grosse difficulté, celui de Saint-Gaudens résiste encore, mais jusqu'à quand? S'il disparaissent, nos petits producteurs de Midi-Pyrénées ne pourront plus faire abattre leurs animaux sans de trés longs trajets. Beaucoup devront cesser leur activité. Nous n'aurons dès lors plus le choix de la provenance de notre viande. Ne doutons pas que la grande distribution pourvoira à notre approvisionnement, beaucoup de pays dans le monde ne demandent pas mieux que de nous vendre leurs produits....au détriment souvent de la nourriture de leur propre population et au prix de catastrophes écologiques comme la déforestation de la forêt amazonienne par exemple pour produire le soja utilisé par l'élevage industriel. Et nos paysages de montagne seront rendus à la friche, faute de troupeaux pour les entretenir... Perspectives positives (car il y en a): Nous voulons servir de "lanceurs d'alerte"en espérant que d'autres soient sensibles à ce problème et le relayent comme cela s'est passé pour les pesticides. Les élus aussi doivent prendre leurs responsabilités pour assurer le service public des abattoirs et assurer ainsi a la population un approvisionnement conforme à ses choix. Par ailleurs, il existerait un système de "camion abattoir" dans des pays limitrophes (Suisse et Hollande ) et en Suède pour l'abattage des rennes. Cette solution est adaptée aux petites structures et déjà moins stressante pour les animaux qui ne sont pas transportés hors de leur contexte familier. Et elle est aussi au service des petits producteurs qui n'ont pas besoin de faire des kilomètres pour se rendre sur le lieu d'abattage. Cette solution est pour le moment envisagée en Poitou-Charente par le Conseil Régional. Cette voie nous semble intéressante à explorer. Voici donc l'actualité brûlante du moment dans nos campagnes que nous souhaitons nourricières. C'est dans ces moments que les amaps prennent tout leur sens :le soutien de l'agriculture paysanne et la défense de notre autonomie alimentaire.